Le Kickboxing est un des sports pieds poings les plus populaires dans le monde.
Voyons ensemble ce qui le caractérise.
Qu’est-ce que le Kickboxing ?
Kick= Coup de pied.
Boxing = Boxe.
Kickboxing = Boxe avec les poings et les pieds.
Oui, plutôt simple à retenir.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Kickboxing n’est pas né en Amérique, mais au Japon, dans les années 50.
C’est une fusion des techniques de Karaté et de Muay Thai, avec les projections du Judo.
Il a connu son âge d’or avec l’apparition de tournois prestigieux, notamment le K-1 et le Glory.
En fonction de ces différents profils, on peut supposer que certains sports seront plus efficaces que d’autres face à eux.
Le Kickboxing est-il un sport de contact ou un art martial ?
Le Kickboxing est très orienté sur le combat, il n’est donc pas à proprement parler un art martial.
Cependant, la discipline et la concentration étant de rigueur, on peut y voir une forme de développement personnel.
Comme dans tous les sports de combat finalement.
Les avantages du Kickboxing
La force du Kickboxing réside dans la fusion de différentes disciplines très efficace.
La vivacité et la précision du Karatéka.
La puissance des coups de pied du boxeur thaï.
Les techniques de projection du Judoka.
Le cœur du Kickboxing reste cependant le Karaté.
En effet, les compétitions sont, certes, brutales, mais on peut constater que les combattants ont une garde très ancrée dans le sol, qui rappelle le Karaté.
Cette garde va être plus large que celle d’un boxeur thaï, plus statique.
Le but étant d’être plus mobile.
En termes de déplacement, on se rapproche plus du Taekwondo que du Muay Thai.
Également, les coups de pieds sont plus nombreux.
On trouve par exemple le coup de pied retourné ou le coup de pied latéral.
Couplé à des mouvements de judo, le kickboxing est redoutable.
Il est cependant moins fréquent de trouver des clubs qui l’enseignent de manière traditionnelle, avec des projections de Judo.
Les limitations du Full Contact
Comme dit plus haut, le Kickboxing s’inspire du Muay Thai.
Il est donc normal que ses coups de pieds et ses coups de poing viennent de la boxe thaïlandaise.
Cependant, une des valeurs ajoutées du Muay Thai est l’utilisation des coudes et des genoux.
Et le Kickboxing interdit ses utilisations, en fonction des organisations.
Le Full-Contact, ou Kickboxing américain, interdit les coudes et les genoux.
Le Kickboxing japonais, via l’organisation K-1, limite aussi fortement l’utilisation des genoux et interdit les coudes.
Pareillement en Europe.
Vu que les coudes et les genoux ne sont pas autorisés en compétition, certains clubs ne voient pas d’intérêt à s’entrainer sur des coups qu’ils ne pourront pas utiliser.
C’est un des points noirs du Full Contact.
Les coups de pieds du Kickboxing
Le Full Contact dispose d’une large panoplie de coups de pied.
La technique est parfois différente de celle enseignée en Muay Thai.
Les low, middle et high kicks
Par exemple, les low kicks en Muay Thai vont être puissants et vont nécessiter d’envoyer la hanche au maximum.
Alors que les low kicks en Full Contact sont souvent exécutés sans pivoter complètement sur le pied de base.
Ce qui a pour inconvénient de ne pas délivrer un maximum de puissance, mais de revenir rapidement en garde.
C’est efficace pour gagner aux points, moins pour détruire son adversaire.
Il en est de même pour les middle et les high kicks, où la rapidité est recherchée.
On sacrifie la puissance pour gagner en rapidité.
Les meilleurs kickboxers du monde sont ceux qui ont réussi à allier la technique des coups de pieds thai, avec la rapidité d’un kickboxeur.
C’est possible, mais cela demande un travail conséquent.
Les low, middle et high kicks
Un autre coup de pied que l’on voit en Full Contact est le side Kick.
Bien que très efficace de manière générale, on va plutôt privilégier le teep en boxe thaï.
Le but est le même : repousser l’adversaire et le blesser généralement aux côtes.
Il peut potentiellement délivrer plus de puissance qu’un teep, car la mobilité de la hanche est plus importante.
Mais la maitrise de cette technique est primordiale.
Le Spinning Back Kick
Un autre coup de pied emblématique est le spinning back kick.
C’est LE coup à maitriser, qui fait du Full Contact un sport de combat très puissant.
Pour avoir pris plusieurs spinning back kick dans le ventre, je peux vous dire que sa puissance est démentielle.
Joe Rogan explique très bien ce coup de pied dans cette vidéo.
Il a une superbe technique, et voir l’impact sur le sac de frappe montre bien l’efficacité du coup.
Tous les pratiquants de sports de combat devraient le pratiquer.
C’est un des coups de pied les plus redoutables, avec le middle kick.
Le Hook Kick
Coup typique du Karatéka, le Hook Kick sert surtout à marquer des points, mais sa puissance est relative.
Il peut être intéressant à placer pour un adversaire qui a une bonne garde, mais il est plutôt risqué.
En effet, le problème de ce coup de pied est qu’une fois le coup placé, la personne qui a envoyé le hook kick se retrouve dos à l’adversaire.
Dans un combat réel, cela est totalement déconseillé, car il faut toujours faire face à son adversaire, pour réagir aux moindres mouvements potentiels.
Ce coup est néanmoins très surprenant et fonctionne très bien en sparring.
Mais en dehors de ça, si vous ne le maitrisez pas, éviter ce coup dans le cadre d’une agression.
Le Jump Side Kick
C’est un coup de pied plutôt spectaculaire.
Il est utilisé dans la plupart des films d’action (merci Jacky Chan).
On l’a parfois aperçu à l’UFC ou dans les combats de Benny Urquidez.
Il sert à initier à combat, pour rentrer violemment de tout son poids sur l’adversaire, la jambe en avant.
Si le coup passe, alors on peut faire un maximum de dégâts.
Si le coup est esquivé, alors on peut rapidement se remettre en garde et continuer le combat.
C’est donc un one shot.
Difficile de faire un combat uniquement avec ce coup de pied car son intérêt réside dans l’élan du combattant.
Sans élan, c’est un side kick, précédé d’un saut, ce qui a un intérêt moindre.
Le Jumping Spinning Kick
Appelé aussi the Helicopter Kick, c’est le coup signature de JCVD (Jean-Claude Van Damme).
C’est un coup très spectaculaire, dur à réaliser et si vous pouvez le placer en sparring, vous ferez forte impression.
Il faut déjà disposer du grand écart avant de se lancer dans l’apprentissage du Jumping Spinning Kick.
Une fois maitrisé, il peut faire mal et faire peur à votre adversaire.
Cependant, avec les mouvements de l’adversaire, difficile d’être précis et de toucher à coup sûr.
Également, c’est généralement le pied qui va servir de zone d’impact, donc il faut faire attention à frapper avec la zone dure du pied (talon ou plat du pied).
Malgré cela, ceux qui le maitrisent feraient bien de s’en servir.
Un joli coup, qui peut surprendre et faire mal à la tête.
L’Axe Kick
Un coup de pied qui descend du ciel, pour se retrouver dans la tête de votre adversaire.
Il est beau et il fait mal : c’est l’Axe Kick.
Une technique que l’on retrouve en Karaté et en Taekwondo.
L’avantage de cette technique, c’est qu’elle est très peu utilisée.
Elle surprendra généralement votre adversaire.
La frappe se fait avec le talon et blesse généralement votre adversaire à la tête.
Le problème avec cette technique, c’est si votre adversaire la connait.
Il lui suffira de se rapprocher au bon moment, juste avant que le pied ne s’abatte sur sa tête.
Le fait de s’avancer va maintenir votre jambe levée et votre adversaire aura alors l’avantage sur vous, car vous serez dans une position inconfortable.
Mais en dehors de ce cas, qui arrive très rarement, c’est une technique assez peu utilisée et efficace.
Les organisations de Kickboxing
Il existe quelques organisations très connues qui réunissent les pratiquants de ce sport.
Le K-1
Sans doute la plus mythique.
C’est une organisation crée en 1993 et qui a pris fin en 2012.
C’est un tournoi digne des plus grands films : chaque année, un grand tournoi est organisé, réunissant 16 des plus grands combattants du monde.
Les 16 participants ont été sélectionnés au travers de différents tournois, tout au long de l’année.
Ils s’affrontent tour à tour, dans le but de remporter le titre de champion du monde.
Et ce, dans la même soirée.
C’est de là que sont issues les plus grandes légendes de ce sport, que nous verrons plus bas.
Le Glory
Plus traditionnel dans ses évènements, le Glory organise des combats depuis 2012.
C’est cette organisation qui reflète le plus les techniques de Full Contact.
Le One Championship
Organisation asiatique crée en 2011, le One organise plusieurs types de combat, dont le Kickboxing.
C’est une organisation massive, qui concurrence directement l’UFC, mais qui ne se cantonne pas qu’au MMA.
Qui sont les plus grands Kickboxers ?
Mirko Cro Cop
52 combats, 38 Victoires, dont 30 par KO, 11 Défaites, 2 Nuls et 1 Sans Décision
Né en Croatie, Mirko Cro Cop (Filipovic de son vrai nom) est un kickboxeur poids lourds.
Il représente la brutalité dans le ring.
Inspirant la crainte chez ses adversaires avec son passif de commando antiterroriste, il était redouté pour ses terribles high kick, occasionnant de nombreux KO.
Il a participé à l’organisation du K-1, une des plus importantes organisations de Kickboxing dans le monde.
Qu’il a d’ailleurs remporté en 2006.
Il a également combattu à l’UFC.
C’est une des légendes parmi les combattants pieds poings.
Il a combattu Wanderlei Silva, Mark Coleman, Fedor Emelianenko, Mark Hunt, Cheick Khongo, Alistair Overeem et bien d’autres.
Ernesto Hoost
121 combats, 99 Victoires, dont 62 par KO, 21 Défaites et 1 Nul
Ernesto Hoost est un combattant hollandais, dans la catégorie poids lourd, avec un mélange de style, issue du Kickboxing, de la Boxe Francaise et du Muay Thai.
C’est également une légende dans le milieu du combat.
Ses combats sont tous techniques et impressionnants.
Pas un ne sort plus du lot tant il a poncé sa catégorie.
C’est une des raisons de son surnom : « Mr Perfect ».
Peter Aerts
120 combats, 93 Victoires, dont 66 par KO, 26 Défaites et 2 Nuls
Peter Aerts est un autre combattant poids lourd de nationalité hollandaise.
Il a notamment participé à toutes les finales du K-1 de 1993 à 2005, affrontant les plus grandes stars de la discipline comme Ernesto Hoost, Badr Hari, Andy Hug, Mirko Filipovic, Semmy Schilt et bien d’autres.
Il a notamment mis KO Jérôme Le Banner en 97.
Jérôme Le Banner
111 combats, 86 Victoires, dont 77 par KO, 22 Défaites, 2 Nuls et 1 Sans Décision
Véritable star au Japon, ce n’est que bien plus tard qu’il sera reconnu en France.
Ayant affronté les meilleurs, il est connu pour sa musculature imposante et sa rapidité d’enchainement, malgré son poids dépassant les 100 Kg.
Il est un des rares français à avoir remporté le K-1.
Il est connu pour avoir continué son combat face à Ernesto Hoost, malgré une fracture du bras, à 30 secondes de la fin.
Un vrai guerrier.
Rob Kaman
112 combats, 92 Victoires, dont 78 par KO, 12 Défaites
Rob Kaman est un autre combattant hollandais.
Il est surtout connu pour ses low kicks puissant, qui faisaient régulièrement chuter ses adversaires.
Benny Urquidez
58 combats, 57 Victoires, dont 9 par KO, 1 Défaite
Pionnier du Full Contact aux Etats-Unis, ce combattant américain est connu pour ses coups de pieds sautés et son agressivité sur le ring.
Son palmarès parle pour lui.
Il a aussi joué dans plusieurs films, notamment avec Jacky Chan.
Contrairement aux autres combattants précédemment cités, il n’a pas participé à des compétitions de K-1.
Il reste cependant une personne décisive dans la propagation du sport à l’échelle internationale.
Tous ces combattants ont encouragé la pratique des différents sports de contact qui ont ensuite inspiré le MMA qui s’est, lui-même, largement démocratisé.
Le Kickboxing dans le MMA
Car quand on pense au MMA, on pense Muay Thai, JJB, Lutte… Mais assez peu de Full Contact.
Si on devait extraire le meilleur de cette discipline, que faudrait-il garder ?
Les coups de pieds
Comme vu plus haut, le kickboxing utilise beaucoup de techniques de jambes.
On voit finalement souvent les mêmes techniques à l’UFC ou au ONE (les organisations de Mixed Martial Arts).
Mais dès lors qu’une personne arrive avec des coups de pieds plus originaux, le show est assuré.
On pense bien sûr à un Mc Gregor avec ses coups de pieds dans le style du Taekwondo.
Mais on retrouve aussi Israel Adesanya, qui a su apprendre différentes techniques ou encore Stephen Thompson.
Le fait de pouvoir frapper avec des coups que peu de personnes maitrisent vous donne un avantage : votre adversaire ne sait pas comment réagir.
Apprendre ne serait-ce qu’une technique que votre adversaire découvre en direct peut faire toute la différence.
Mais surtout, cela vous permettra de varier vos coups et d’être moins prévisible.
C’est un avantage compétitif à ne pas sous-estimer.
Alors choisissez une technique parmi celles citées plus haut et commencez à driller.
La mobilité et le contrôle de la distance
Comparé au Muay Thai, la mobilité d’un kickboxeur se rapproche de celle d’un combattant MMA.
Très vif, le kickboxeur rentre et sort rapidement.
Le boxeur thaï aura tendance à être patient et à prendre son temps, tout en encaissant les coups.
Le problème, c’est que si vous êtes trop statique et que la lutte est autorisée, votre adversaire va profiter de l’absence de mobilité pour imposer son rythme.
Et vous amener au sol.
La solution est de toujours rester en mouvement, tel un félin.
Les projections
On voit beaucoup de takedowns liés au JJB et à la lutte, mais assez peu celles liées au Judo.
Pourtant, ce type de projection permet de causer plus de dégâts qu’une projection type double leg.
En amenant brutalement l’adversaire au sol, il y a des chances pour qu’il soit sonné pendant un bref instant, dû à la violence de l’impact.
C’est le moment d’en profiter pour le soumettre ou le terminer en ground and pound.
Au final, Pour ou Contre le Kickboxing ?
Tout dépend de votre club.
Si vous apprenez les techniques propres au Full Contact, alors vous aurez une vraie valeur ajoutée par rapport aux autres combattants de boxe thaï.
En revanche, si votre coach ne met pas un point d’honneur à vous apprendre la variété des coups de pieds ainsi que des déplacements propres, ce sera tout de suite moins intéressant.
Sinon, autant aller dans un club de sport de contact lambda.
Idéalement, il faudrait aussi que vous appreniez les projections de Judo.
Si ces éléments sont réunis, alors vous êtes parti pour devenir une machine, dans le style d’un Terminator.
Après quelques années de pratique intense, vous pourrez facilement transitionner vers le MMA si c’est quelque chose qui vous intéresse.
Car à ce moment-là, vous aurez « seulement » à apprendre les techniques de soumission et de défense au sol.
Mais vous aurez fait le gros du travail.
Je vous encourage donc à essayer les différents clubs autour de chez vous.
Même si les clubs de Full-Contact sont moins nombreux, vous devriez en trouver quelques-uns.
Je vous invite d’ailleurs à vous rendre sur le site officiel de la FFKMDA pour en trouver un dans votre ville.
Faire un sport de combat est déjà très bien : vous augmenterez votre cardio, même s’il n’est pas parmi ceux cités précédemment.